Biographie
Naïs est une gadji selon l'expression des Rroms, c’est à dire une femme non tsigane. Adolescente elle découvre leurs chants. Elle est bouleversée par l’émotion qui en ressort. Sans le savoir sa route vient de croiser celle des Rroms et elles seront désormais liées.
De 1998 à 2003 elle se forme en autodidacte aux chants rroms par le biais d’enregistrements puis plus tard par ses rencontres avec les Rroms. Parallèlement Anaïs poursuit ses études en musicologie à l’Université de Lille 3 et à la Sorbonne. C’est alors tout naturellement que son choix va se porter sur l’ethnomusicologie. Lors de ces recherches, elle sera soutenue par les ethnomusicologues Jérôme Clerc et Alain Desjacques. Ce dernier sera son directeur de recherche lors de l’obtention de sa maîtrise en 2005.
A partir de 2001, elle entreprend plusieurs voyages en Roumanie, à la rencontre des Rroms, de « leurs musiques » et de leurs chants. Outre l’intensité de ses découvertes humaines et musicales, elle est particulièrement touchée par la discrimination dont cette communauté est victime. Pour cela, elle a rejoint le collectif Khetanes qui réunit des artistes du monde entier pour dire stop à la Romaphobie, à l’Antitziganisme, à toute discrimination faite aux Rroms, Manouches, Gitans et Gens du voyages.
En 2005 dans le cadre de sa maîtrise, elle repart pendant 6 mois en Roumanie avec le programme d’échange ERASMUS et intègre là-bas la faculté de musique de Braşov. Elle travaille parallèlement sur son projet de recherche « Les chants funéraires chez les Rroms hongrois de Transylvanie ». Parmi ses rencontres, Anaïs lie une grande amitié avec une famille de rroms « Gabori » qui deviendra sa famille de coeur.
En août 2009, elle suit un stage de formation de 3 semaines à Udaipur au Rajasthan. Elle s’initie à la danse goomar avec Vijay Lakshmi et à la danse Kalbélya avec Shanti ; aux chants des Langas et des Manganyars avec Sikandar et Vijay Bahtt, aux karthal (percussion) avec Ishwar Mathur.
Elle commence à chanter sur scène en 2003 avec son premier groupe Voja (prononcé « voya » ) qu’elle crée avec son complice Gilbet Dinaud, contrebassiste de l’orchestre national de Lille.
Fin 2005, elle crée son propre projet musical Naïs et elle enregistre un album en 2006 accompagnée par l’accordéoniste Adrien Durand. Cette même année et jusque 2012, elle rejoint le HCKB qui deviendra l’Amari Famili, mélange de swing et de chants manouches, auquel elle amènera des couleurs roumaines, des chants rroms roumains et hongrois.
De 2006 à 2009, elle se produit en tant que chanteuse dans le collectif Latcho Bashavav qui rassemble des musiciens aux parcours divers dont l’accordéoniste rrom roumain, Virgile Stoican. Aux musiques d'Europe de l'Est viennent alors se mêler les cultures métissées de l'Ouest.
De 2006 à 2009, Anaïs crée également sa première compagnie de spectacle pour enfants : La Cie des Tisseuses de Bonnes Aventures qui propose des contes musicaux pédagogiques pour les enfants autour des traditions rroms et manouches. Elle se verra attribuer divers prix : prix initiative jeunesse, bourse défi jeune.
Anaïs interprète et compose. Son répertoire s'étend sur la route des Rroms: du Rajasthan au swing manouche de France, en passant par l'Europe de l'est et les Balkans. Elle mêle habilement traditions et créations. En 2008, elle obtient la bourse « Déclic Jeune » de la fondation de France.
En 2009, elle est rejointe dans son projet Naïs par David Jeanningros (guitares, bouzouki) et Jack Titley (mandoline). Les chants gitans du Rajasthan, rroms d’Europe de l’Est et des Balkans s’habillent alors de nouvelles sonorités propres aux influences de chacun : bluegrass, swing manouche, musique celtique et musiques « tsiganes » se mêlent, s’entremêlent, se fusionnent et croisent « leurs patrimoines génétiques ».
En 2012, pour continuer d'enrichir une musique déjà plurielle, Gabriel Ion (violoniste), Gwenael Goulene (multi-instrumentiste : flûte, harpe, accordéon diatonique, percussions) et Emmeline Lovisi-Singh (danse kalbelyia) les rejoignent dans ce voyage musical et avant tout humain. Pour définir alors cette nouvelle « formule » encore plus éclectique (musique classique, roumaine, tsigane, indienne, bulgare, celtique, bretonne, maloya, jazz) née l’idée d’une musique transgénique qui donnera le nom au groupe : Naïs et Les Transgéniques. Le groupe est lauréat 2013 de la 4ème édition du tremplin musical "Partis pour un Tour" coordonné par Itinéraires Bis (Association de Développement Culturel et Artistique des Côtes d'Armor).